BERLAYMONT 2000

En 1980, l’utilisation de l’amiante fut interdite en Belgique. Dix ans après, les fonctionnaires européens quittaient le bâtiment. L’élimination de l’amiante pouvait enfin débuter, à laquelle allaient succéder les travaux de rénovation et d’aménagement de ce prestigieux bâtiment.

En raison des propriétés cancérigènes de l’amiante, les travaux d’assainissement exigeaient des dispositions draconiennes et une infinité de précautions, d’une part pour protéger les travailleurs sur le chantier et, d’autre part, pour éviter une contamination de l’environnement urbain par dispersion de fibres dans l’atmosphère voisine du Berlaymont.

Confinement Extérieur Etanche

Un confinement extérieur étanche constitué de deux toiles en polyane fut donc mis en place pour la protection de l’environnement et fixé sur un échafaudage entourant le bâtiment ; cette construction fut elle-même protégée par une grande bâche blanche très remarquée par les passants de la place Schuman, dont l’unique fonction était de protéger le confinement contre les intempéries qui risquaient à terme de l’endommager.

Au moyen d’extracteurs pourvus de filtres absolus, on mit en dépression le volume ainsi confiné, évitant de la sorte que des particules d’amiante ne s’échappent dans l’atmosphère environnante ; cette dépression fut maintenue pendant toute la durée de l’assainissement. Les entrées et sorties des ouvriers, de même que l’évacuation des déchets provenant du bâtiment, se faisaient au travers de sas de décontamination à usage du «personnel» et/ou du «matériel» également destinés à éviter que des fibres ne soient libérées à l’extérieur.

Protection Maximale

Pour s’assurer qu’ils n’entraînent pas de fibres à l’extérieur, les travailleurs étaient équipés de bottes de sécurité et de gants mais aussi de sous-vêtements et d’une combinaison spéciale ; ceux-ci étaient récoltés puis détruits au terme de chaque séjour à l’intérieur du confinement ; les travailleurs recevaient également un masque équipé de filtres les protégeant contre le risque d’inhalation de fibres et muni d’un dispositif de ventilation assistée. A la fin des périodes de travail, ils n’étaient autorisés à sortir du confinement qu’en empruntant les sas de décontamination où, au terme d’un déshabillage minutieux entrecoupé de plusieurs douches soigneusement réglementées, ils pouvaient enfin réintégrer leurs vêtements «de ville».

Traitement des Déchets

Les déchets et les combinaisons étaient traités par des firmes spécialisées, sous le contrôle rigoureux des agents de l’Inspection Médicale et du Travail, de la s.a. Berlaymont 2000, de l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement (IBGE) et d’autres organismes de contrôle indépendants agréés.

La récolte des déchets consistait en un dépoussiérage préalable - voire un lavage dans certains cas -, en un emballage en double sacs suivant une procédure stricte avant leur évacuation et leur acheminement dans des containers fermés vers le centre de traitement agréé.Grâce à cette méthodologie, on élimina avec succès quelque 1.500 tonnes d’amiante floqué, ainsi qu’une énorme quantité de matériaux et d’autres équipements contaminés.

Les travaux d’assainissement s’étendaient à l’élimination de l’amiante sous toutes ses formes et donc aussi au démontage et à l’évacuation de tous les matériaux contenant des fibres d’amiante. Après l’assainissement, il ne resta donc du Berlaymont que sa structure d’acier et de béton.